Le chat, son maître, et le pigeon

Posted on May 2nd, 2010 by Snoopix.
Categories: Toulouse.

Si c’était une fable, ça pourrait commencer comme ça :

Maître pigeon, sur son balcon perché,
Pensait ici n’être point menacé.
Maître Yannou, flairant la bonne idée,
Offrit au chat d’aller un peu chasser

Sauf que ça n’est pas une fable. Tout juste une pièce de théâtre, en deux actes. De l’authentique théâtre dramatique.

Acte I. Il fait beau, il fait bon à Toulouse ; les portes-fenêtres de la salle-à-manger sont grandes ouvertes. Akemi prend l’air et le soleil sur le rebord de l’une d’elles. Sur l’autre, Maître Pigeon, pas plus effrayé que ça, ni par ma présence à moins d’un demi-mètre de lui, ni le chat sur l’autre balcon  Les balcons ne sont pas très éloignés, et Akemi vient de trouver un nouveau copain de jeu. Elle miaule, remue la queue, passe la patte à travers la grille pour essayer de toucher le pigeon. Pas facile. Pas facile non plus de lui faire comprendre qu’il suffirait de passer par l’intérieur pour aller bouffer ce con de pigeon, qui n’est vraiment pas décidé à s’envoler.

Dans l’unique but de ne pas décevoir l’admiration sans faille que me porte Akemi, je suis allé moi-même la chercher pour l’amener (contre son gré), sur le bon balcon. Il lui a fallu un moment pour regarder du bon côté, et enfin retrouver son nouveau jouet. 3.. 2.. 1.. Fight ! Le chat se jette sur le pigeon, qui retrouve ses ailes et fuit lâchement.

Acte II. Le même jour, un peu plus tard. Le pigeon revient, sur une fenêtre de la cuisine, cette fois, qui est fermée. Toujours aussi peu effrayé par notre présence de l’autre côté de la fenêtre. J’appelle alors notre chasseresse, qui met un moment avant de le voir, mais ne le lache plus des yeux ensuite. Modérément inquiet, le jouet fait les allers-retours sur le baclon. Plutôt excité, le chat la suit des yeux. Ca joue gentiment… jusqu’à ce que j’ouvre la fenêtre.

Et là ça n’a fait ni une, ni deux. Akemi a sauté sur le balcon, et a attrappé le pigeon dans sa gueule avant même que celui n’ait le temps de comprendre ce qui lui arrivait. Soucieux de préserver notre appartement vide de cadavre de pigeon et de plumes, j’ai vite fermé la fenêtre. Akemi s’est donc retrouvée coincée sur le balcon, avec le pigeon dans la gueule. Ne sachant quoi en faire, elle le posa. Pas fou, le proie voulut s’échapper, mais le prédateur lui rappela de quelques coups de pattes bien placés qui était le maître.

Magnanime comme je suis, j’en profitai pour faire rentrer Akemi, et laisser partir le pauvre pigeon. Malheureusement, celui-ci était bien sonné, et ne bougeait plus trop sur le balcon, quand le chat admirait son travail de l’autre côté de la vitre. Pour la laisser finir ce fabuleux travail d’équipe, je lui ai ré-ouvert le fenêtre. Alors qu’elle se précipitait sur le pigeon agonisant, ce dernier trouva au fond de lui suffisamment de force pour fuir de nouveau.

Score final : Akemi 2 – 0 Le Pigeon.

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Au printemps

Posted on April 20th, 2010 by Snoopix.
Categories: Toulouse.

Toulouse, Jardin des Plantes, un jour de printemps. Grand Soleil, temps idéal pour aller courir un peu.

1er tour : Ah tiens, les lilas sont en fleur. Ca se voit… et ça se sent.

2ème tour : Punaise, c’est bourré de mioches par ici. Ils se sont donné rendez-vous pour les vacances ou quoi ?

3ème tour : Chez les canards, c’est Monsieur qui a la garde des enfants pendant les vacances. Chez les paons, Monsieur fait la roue.

4ème tour : Pendant ce temps-là, Madame excite les convoitises ; elle est poursuivie en vol par 3 mâles. Monsieur paon fait toujours la roue.

5ème tour : Monsieur Paon ne fait plus la roue. Son frère Alphonse, qui est gay, est monté sur le toît d’un bâtiment, et appelle bruyamment son amant : “Léon ! Léon !”. Pas de réponse.

6ème tour : Alphonse laisse pendre son beau plumage par-dessus le rebord du toît. Il semblerait qu’il n’ait toujours pas trouvé Léon. Oh punaise, mais y’a presque autant de canards que de mioches dans le coin. Eux aussi, ils sont en vacances ?

7ème tour : Sous mon nez, Aalphonse descend de son perchoir, et se pose fort élégamment sur la pelouse voisine. Les juges lui attribuent unanimement la note de 6.0.

8ème tour : Alphonse fait la roue. Le petit vieux assis sur un banc, qui lui tourne le dos, ne parait aucunement concerné. Il n’y a pourtant personne d’autre dans les parages, semble-t-il.

9ème tour : Ah ! Un attroupement autour d’Alphonse. Qui ne doit pas être si gay que ça. Une femelle, probablement intéressée par les magnifiques atours de notre paon, s’est approché. Alphonse fait mine de rien, et lui tourne le dos, tout en faisant la roue. Secoue les fesses, fait 2 pas de côté, secoue encore les fesses, refait 2 pas de côtés. Vraiment comme si de rien n’était. Ou presque.

10ème tour : Alphonse et sa nouvelle conquête ont disparu dans les fourrés. Pour moi aussi, il est temps de rentrer.

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Orléans Dream

Posted on March 12th, 2010 by Snoopix.
Categories: Toulouse.

Quand on pense à Orléans, on pense tout d’abord à sa pucelle. Eventuellement au Duc, mais franchement, il se fait plus discret dans la ville que la demoiselle d’Arc. Et pour être complètement honnête, si Jeanne est tellement présente à Orléans, c’est surtout parce qu’il n’y a pas grand chose d’autre…

Orléans, c’est aussi sa rue de Bourgogne, qui regroupe sur 500m tout ce que la ville peut compter de bars et restaurants, à de rares exceptions près. Beaucoup sont ouverts ; presque tous sont vides. Enfin, ça c’est en temps normal. Parce que quand la ville est envahie par des postiers en séminaire, tu rentres dans un troquet où il n’y a personne, et quand tu sors, tu dis au revoir et à demain matin aux 15 personnes qui sont entrées après toi, pas groupes de 2 ou 3. Et t’as bien fait d’arriver tôt, parce qu’espérer se faire servir dans un restaurant après 22h, c’est s’exposer à une sérieuse désillusion. En arrivant à 21h45, on vous informe gentiment que vu l’heure tardive, il n’est plus question de prendre le menu complet, on n’a plus le temps, il va falloir sauter l’entrée. Bon. Tant pis pour les oeufs au foie gras qui vous tendaient les bras.

A Orléans, il y a les bars de la rue de Bourgogne, qui se remplissent après 23h, une fois l’élimination du Real par l’OL effective. Mais il y a aussi le pub dans lequel tu rentres pour attendre le tram qui n’arrive que dans un quart d’heure… et duquel tu ressors 3 heures plus tard. Un ancien pub irlandais, repris récemment par un batteur, qui cherche à monter un petit groupe de jazz, qui voudrait bien organiser des petits concerts dans son sous-sol, qui souhaite ardemment que la nombreuse clientèle du pub irlandais lui revienne, et qui en attendant trouve normal que dans un groupe de jeunes qui boivent des pintes, il y ait une fille qui tricote. Un barman qui ne connaît pas les dosages de ses shooters, mais un barman qui te fait pleurer ta maman quand il te sort de derrière les fagots son petit cocktail chaud calva-whisky-mandarine… Punaise, ça pique !

Et que peut-on donc bien faire dans un pub pendant 3h, me demanderez-vous ? Quelques pistes : boire un shooter, pleurer sa mère en avalant un cocktail, se renseigner sur la ville, avoir confirmation qu’Orléans c’est quand même un peu mort, papoter musique avec le barman et ses potes, jouer à la Wii, boire des bières. Mine de rien, ça remplit bien un emploi du temps.

Si avec tout ça vous avez une envie folle d’aller à Orléans (ce pub vaut vraiment le coup !), méfiez-vous des solex qui se mettent sur la voie de droite et qui tournent à gauche sans prévenir (coup de frein, ABS, à 3 cm près il faut sortir le constat), mais aussi des vieux garés au beau milieu d’une rue que vous souhaiteriez emprunter, et qui pour dégager le passage, reculent jusqu’à vous rentrer dedans (en douceur) sans se rendre compte de rien… et continuent à accélérer. Enfin, quand les machines s’en mêlent, la barrière automatique du parking se ferme sur la voiture, et ça, c’est le bonus Centre de Conférences.

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