Journée amstellodamoise

Posted on January 24th, 2010 by Snoopix.
Categories: Voyages.

9h. Le réveil vient de sonner. Une paupière s’ouvre avec lourdeur. Dans le filet de lumière qu’elle laisse passer se dessine un chien. Surprise, l’autre paupière s’ouvre instantannément, pour vérifier qu’il s’agit bien d’un chien. Comme si un oeil ne pouvait voir la réalité sans son alter ego. Cependant, les faits sont bien là : c’est bien un chien qui vous fait face. Plusieurs, même, maintenant que vous y réfléchissez. Fermeture des paupières ; réflexion intense (on doit penser très très mal les yeux ouverts). Ah oui, vous êtes dans un Bed & Breakfast à Amsterdam. Plus Bed que Breakfast, pour le moment. Des chiens partout… Ca commence à vous revenir. Vous revoyez vaguement votre rencontre avec votre hôte et ses deux chiens. Subitement, la connexion se fait. Vos yeux s’ouvrent de nouveau pour vérifier votre hypothèse : les chiens constituent la passion de votre hôte. Ils sont partout : sur les coussins, sur les draps… et même sur le papier toilette. Y’a d’l'abus, quand même.

10h30. Vous sortez du Bed & Breakfast dans la neige. Aujourd’hui, il fait -8°C, c’est 7°C plus chaud qu’hier soir ; il neige à gros flocons, et vous commencez à penser que vous n’avez pas choisi le bon week-end pour aller boire de la Heineken. En tous cas, si le froid ne fait pas que des heureux, la remontée des températures fera un malheureux : la personne dont le vélo trône majestueusement au beau milieu d’un canal gelé. Il va falloir du courage pour aller le chercher.

11h47 (ou peut-être était-ce 11h51). Vos chaussures avaient pourtant toujours résisté jusqu’à ce moment, et c’est pour cela même que vous les aviez prises dans vos valises, mais là, ça y est, c’est officiel : vous avez les pieds mouillés. Consolation : l’eau rentre par le talon, ce qui permet de ne pas avoir trop froid aux pieds.

16h. Frigogelé, vous rentrez dans un café dans l’espoir d’y prendre une boisson chaude avant de vous rendre à la maison d’Anne Frank. Le serveur vous accueille, et vous présente une table où vous vous installez (enlevage de gants, écharpe, bonnet, manteau… il y en a bien pour 5 minutes). Puis vous attendez qu’une des 2 serveuses s’intéresse à vous. Des clientes changent de table. Les serveuses papotent au bar, mais personne ne semble vous voir. Une cliente rentre avec son petit chien ; les serveuses se précipitent pour admirer ce représentant pourtant petit et moche de la race canine. La nouvelle cliente passe commande. Pas vous ; on ne vous a même pas apporté la carte. De nouveau, les serveuses sont désoeuvrées. Ayant une maison à visiter, vous décidez de partir. Tout le monde trouve cela normal ; il ne vient à l’idée de personne que vous n’avez toujours rien consommé. Vous prenez vos 5 minutes pour vous préparer, et vous sortez. Arrivé à la porte, vous vous retournez une dernière fois… pour voir l’une des serveuses passer l’éponge sur la table que vous venez de quitter. On se demande bien comment vous avez pu salir cette table ; mais il faut voir le bon côté des choses : vous avez été au chaud pendant près de 20 minutes.

20h (un peu passées). Vous ne pouvez pas venir à Amsterdam sans faire un petit tour dans le quartier rouge. Il fait peut-être -10°C dehors, mais derrière leurs portes vitrées, les demoiselles semblent avoir bien chaud. Vous en prenez plein les mirettes. Mais attention : on ne touche qu’avec les yeux. Et encore, uniquement par curiosité touristique ; marchant à vos côtés, Madame veille. La balade vous met quand même en appétit, et lorsque, vous prenant par surprise, Madame vous propose de consommer, il faut vous rendre à l’évidence : sa question n’est pas à prendre au second degré, il commence à faire faim.

22h23 (ou 23h22). Vous voilà revenu au Bed & Breakfast. Certes, vous êtes de nouveau cerné par les chiens, mais au moins vous êtes au chaud et au sec. Vous vous apprêtez à sombrer lorsque vous voyez une demoiselle, en petite tenue derrière une porte à néon rouge, vous tendre ses bras. Elle vous fait même un clin d’oeil. D’une voix que vous imaginez langoureuse, elle vous salue “Bonsoir mon gros loup. Avec moi, la nuit est gratuite.” Ah tiens, ce n’est pas une demoiselle… c’est Morphée.

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English lesson

Posted on January 5th, 2010 by Snoopix.
Categories: Toulouse.

Restaurant toulousain, samedi soir.

“Vous prendrez un apéritif ?” Pas de réponse. “Ricard ?” Regards interrogateurs, toujours pas de réponse. “Bière ?” C’est à ce moment-là que 3 paires d’yeux jusqu’alors en grande détresse se sont levées sur la serveuse, avec un air aussi rassuré que réjoui : “Yes, three beers”.

Vraisemblablement, la commande des repas s’est plutôt bien passée. C’est plutôt au moment du dessert que l’on a été un peu surpris. Mister Carlsberg, Mister Guiness et leur camarade veulent un dessert. Problème : il n’y a pas de carte pour les desserts. La serveuse improvise : “C’est moi la carte”. Incompréhension. Consternation à notre table. Elle manque pas un peu de relief, cette carte des desserts ? Bref, les Rosbifs ne sont finalement plus intéressés par un dessert, et entament la conversation.

Clairement, la langue est une sacrée barrière à la conversation. La serveuse a beau nous apprendre que son père est anglais, celui-ci a dû vaguement oublier d’enseigner les rudiments de la langue de Shakeseare à sa descendence. En face, les anglophones ne font guère mieux : l’un comprend le français, et le parle un peu ; le second le comprend un peu mais ne le parle pas ; quant au dernier, Mister Guiness, il est complètement à l’ouest… et demande la traduction de ce qui précède à son voisin.

Bon, pas de dessert, c’est bien noté. Café ? Celui qui n’y comprend rien demande un café irlandais. Tiens, c’était pas le bon moment pour s’essayer au français. Maline, la serveuse s’excuse de ne pouvoir servir un Irish Coffee pour cause d’absence de chantilly. Compréhension… Traduction… Ok, tant pis, Mister Guiness remplace son Irish Coffee par un whisky. Peu fourni en chantilly, le restaurant semble l’être nettement plus en matière de whiskies. Il n’y a qu’à choisir parmi l’énumération que fait Madame La Carte des Desserts. Nullement effrayé par tant de choix, notre Anglais arrête la serveuse au beau milieu de son énumération pour choisir, de manière tout à fait naturelle : “Un Cognac” ; demande immédiatement approuvée par ses 2 camarades.

Je suis entièrement d’accord avec eux : avant d’adopter la langue d’un pays, il convient d’en bien étudier les boissons locales. Pour ma part, maintenant que je connais bien le mexicain, je suis fin prêt à apprendre le créole. :-p

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